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BORGIA LYRICS
"Mandragore" (2006 Demo)
1. Mandragore I
2. Mandragore II
3. Mandragore III
1. Mandragore I
Sonne le glas.
Contrée chaotique. Entrée gothique.
Belvédère entre terre et mer.
Choix crucial entre cueillette et pêche.
Tînt la cloche.
Agrégat de crânes dans un chariot.
Amas de corps pris dans un filet.
Roi déchu. Pèlerin dévêtu.
Disette maline.
Dinette canine.
Berceau funèbre.
Plongeon funeste.
2. Mandragore II
Paysage Jeanusien Sanctus.
Mer fruitée. Aval et tour brûlée.
Navires en fumée. Ciel saupoudré.
Terre lunaire. Cratères trompeurs. Peur.
Lame tranche carotide. Narines apuisant poussière.
Mains jointées terminantes.
Lézard emmené sur un rocher chauffé aux rayons lunatiques.
Néa grot ès.
Tronque ouverte, écureuil non humain mais non animal,
Coincé et transpercé.
Crampe du cou.
Je veux voir la mer. Tu joueras au pendu.
Eoliennes endiablées. Inquisition infernale.
Excitation foléfoule étendard,
Cagéguille, volatiles libres et enfumés.
Mutisme réprimandé.
Exemple. Préparation.
Host délimitée. Corpus emboîté.
Tu m’emboîtes le pas moine mort.
3. Mandragore III
Moi, Emit Civ, noble de mon état, était assis en ce triste lieu sur un
Tabouret.
Mourrais-je donc ainsi d’ennui autour de cette tablée
Machiavélique ? Pique une hostie avec sa dague.
Son habit jaune aux frises noires et dorées ne lui convenait pas.
Son visage, masque triste et jovial, laissait apparaître les cernes
Devenues plus tard le contour de ces orbites masquales. Pauvre
De toi, ta sécheur te value la vie que l’on t’avait donnée sans
Accord aucun.
Capuche cachant le dégarnissage crânien de ce besogneux
Bouffon, carreaux rouges et blancs, voilà toute ta raison
D’exister.
Couple calamiteux et soi parlant amoureux dans sa rose
Blanchâtre de passion. Lui et son luth, son luth et lui. Sa
Partition et elle, elle et sa partition.
Une, un, un, deuxe, trois pointillés…
Trois tombeaux, trois croix, trois cent trente-trois morts venus
Les emmener.
Lui, masqué sans orbites et renversant liquides.
Lui, volaille à capuche semi-cachée, agenouillé.
Lui, tentant l’ultime sérénade, elle, tentant l’ultime écoute.
Eux, s’enfuyant tels des caillotes à outrager.
Et moi, victime, corps putri sans état humanus, pendu au
Gibet, pleurant la semence florissante.
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